par MANATH » 09 Déc 2011, 21:20
J’ai parfois des envies de meurtre, je hais la technologie moderne, je veux retrouver ma plume et ma feuille blanche, pouvoir raturer, rayer, faire des patés d’encre, et ne plus avoir à taper des lettres sur un clavier, qui soudainement pris d’une méchanceté absurde à mon égard, m’a fait perdre par deux fois et le texte que j’écrivais, et le fil de mes pensées.
Je sais vous vous dîtes « Manath a perdu la raison, qu’est ce qu’elle raconte, elle floode, elle floode », et j’imagine les aurors passant par là hausser les sourcils, poupou voit rouge, moonita se dit « oh elle exagère » mais comme je vous connais vous irez jusqu’au bout de la lecture (un peu masos ? mais non seulement indulgentes envers une vieille copine de forum qui pète les plombs, mais allez ça ce comprend, « ça arrive à tout le monde ») avant de prendre une (sage) décision
Patience, patience, j’arrive au fait. Je réponds aux posts précèdents sur l’emploi du temps de cette fameuse journée du 31 octobre, ah quand même, ce n’est donc pas du flood.
+1 avec Imperium, je pensais aussi que Hagrid allait découvrir bébé Harry dans les ruines de la maison. Mais…j’aime la version poupou, et j’imagine très bien cette scène ou Rogue découvre ce massacre (aidée par une des rares scènes du film que j’ai vraiment aimée, puisque l’on voit Severus enfin libéré de son masque, en proie à un chagrin incontrolable et terrifiant)
Ce cher Rogue attend donc, caché, à quelques encablures, guidé par les indications que Voldemort, pris dans un accès soudain de mansuétude, a bien voulu lui données, suite à la révélation faite par le traitre Fénelon-Pettigrow-Judas.
Puis il se décide à entrer dans cette maison maudite, timidement et fébrile, il va enfin la retrouver elle, son amour de toujours, elle qui lui a préféré ce Gryffondor arrogant, au sourire narquois, ce joueur insipide de Quidditch, qui se pavanait à longueur de journée dans les couloirs de Poudlard, toujours accompagné de ses vilains toutous, ce Sirius, traitre à son sang qu’il déteste autant qu’il hait James, ce vilain petit gros, qui donne l’impression de chialer sa mère, et cet abominable loup-garou que Dumbledore semblait tant apprécier. Oui, il va la retrouver elle, flamboyante, sa longue chevelure flottant sur ses épaules, son regard si clair, si limpide, ses yeux verts si beaux et terrifiants quand ils vous pénètrent pour deviner quels sombres tourments hantent encore cette âme abimée. Oh elle sera surement noyée de chagrin, inconsolable devant les cadavres de son cher mari et leur rejeton, mais lui la consolera son cher amour, son amour de toujours ! Qui lui a révélé ce qu’elle était réellement ? Qui l’a accompagnée dans ces jeux interdits quand ils étaient enfants ? N’était-ce pas avec lui qu’elle partageait cette complicité étrange mélée de joie puérile et de profondes interrogations sur leur avenir dans le monde magique des sorciers ? Sûrement pas avec cette Pétunia, méchante fille qui ne comprenait rien à rien, et qui ressemblait à une grande jument avec ce cou qui n’en finissait pas, ces lèvres pincées qui ne savaient pas dire autre chose que « Je vais le dire à maman, si tu continues, Lily » Oui, lui Severus la consolerait, il trouverait les mots, elle lui pardonnerait tout, sa peine tellement immense qu’elle se laisserait guider par lui.
Dans le couloir qui mene à un petit escalier tout raide, il aperçoit le corps de James, l’enjambe, pris de nausée soudaine en voyant ce regard mort, plus surpris par la soudaineté de l’attaque que par la crainte et la terrible malédiction qui pesait sur son enfant et ses conséquences. Puis il monte doucement les marches qui ne craquent même pas sous son poids, un doute l’assaille ! Ou est-elle ? Pourquoi ne l’entend-il pas gémir, pleurer ou même murmurer le prénom du bébé ? Une bonne partie de la maison a été dévastée, soufflée par le terrible sortilège de mort lancé par le Seigneur des Ténèbres et peut-être n’est elle qu’évanouie, recroquevillée dans son angoisse et sa solitude. Il va l’emmener loin, ils ne retourneront pas chez les sorciers, Voldemort l’a épargnée, il l’a supplié de la laisser en vie. Ensemble, ils rebatiront une vie, loin de toute cette souffrance, ils auront un petit laboratoire dans lequel ils pourront partager leur passion, Lily est très bonne en potion, le professeur Slughorn ne tarissait pas s’éloge sur sa meilleure élève, il l’initierait à ses recherches sur ses nouveaux sortilèges, il rechercherait un jour son livre de potion tant chéri, son livre de Prince de Sang Mélé, lui le pauvre Servilus, dont personne ne semblait croire qu’il avait en lui tant de génie ! Ah ils pouvaient ricaner, tous autant qu’ils étaient là-bas dans le château ? Lily allait enfin comprendre qui il était réellement !
Mais pourquoi ce silence ? Il est en haut de l’escalier, un vent froid l’atteint tout d’un coup, une peur sans nom l’étreint, la sueur perle sur son front, ses mains se glacent d’effroi quand, poussant la porte de la petite chambre, son regard tombe sur son corps inanimé, étendu devant le petit lit cage, où deux yeux verts le scrutent silencieusement, deux yeux verts qui tel le sortilège Endoloris, lui transpercent le cœur dans un effroyable déchirement, dont le cri qui s’échappe de sa poitrine lui renvoie son propre écho.
Je vous laisse deviner la suite, pris de remord, noyé dans son chagrin, Severus emporte le bébé dans ses bras sans le regarder, envoie un message à Dumbledore, qui lui-même prévient Hagrid. Celui-ci croise Sirius, lui emprunte la moto, récupère Harry, posé sans précaution sur les marches du perron, et Severus va à la rencontre de Dumbledore, vous connaissez la suite.
Bonne lecture, ou passez votre chemin !
"L'écriture, c'est ébranler le sens du monde, y disposer une interrogation indirecte, à laquelle l'écrivain, par un dernier suspens, s'abstient de répondre. La réponse, c'est chacun de nous qui la donne, y apportant son histoire, son langage, sa liberté." Roland Barthes