Dans les sept tomes de son œuvre, Joanne cite les fêtes (version anglaise) : Halloween (la Toussaint), Noël, Pâque, mais sans leur dimension religieuse, laquelle n'est guère évoquée.
Mais il y a des personnes qui se sont posé des problèmes à ce sujet... Voir ici :
http://rernould.club.fr/a1Potter.html
au paragraphe :
Le point de vue de certains religieux
(pas de tous ...)
« Dès l'instant où l'éducation massive des enfants est concernée, comme c'est le cas avec une série de livres qui, non seulement est lue massivement, mais a toute chance de continuer à l'être longtemps, certains esprits religieux s'inquiètent [..] »
« Des porte-parole de l'extrême-droite religieuse [probablement américaine ..] accusent à demi-mot Rowling d'être vendue au diable [..] »
Diable ! L'accusation est grave !
« D'abord, Potter vit dans un monde antichrétien, parfaitement païen même s'il n'est pas complètement exempt des anciennes valeurs naturelles et de références chrétiennes. Des institutions ou des qualités comme celles de famille, de parents, la fidélité, l'amitié et même l'esprit de sacrifice continuent à y jouer un rôle important. Les fêtes de Noël et de Pâques sont encore citées, à l'occasion des vacances qui y sont liées, faut-il ajouter, et non pour les symboles religieux que ces fêtes représentent. »
Il y a une contradiction dans la première phrase, et à mon avis il vaudrait mieux utiliser « a-chrétien » car à aucun moment Joanne ne dit quoi que ce soit d'anti-chrétien. Quant au terme « païen », il conviendrait de le définir de façon précise avant de l'utiliser ici, comme un peu plus loin. Dans ces deux utilisations de ce mot, il ne s'agit pas d'une référence au paganisme vrai qui était une religion, mais juste d'un terme vague, genre Sang de Bourbe, une insulte.
Puis l'auteur reconnaît des qualités importantes dès la phrase suivante, dont le sacrifice que fait Harry, librement, à la fin du tome 7 ; et n'oublions pas que Dumbledore dit à Harry qu'il n'a jamais été tenté de passer au Mal malgré sa connexion avec Voldemort. L'amour le protège...
Ce paragraphe se conclut sèchement par une nouvelle contradiction avec ce qui précède : « Aucune morale. »
Un peu plus loin, on trouve :
« Un théologien a fait remarquer que, dans le tome 4, le point culminant est la description d'un rituel satanique dans un cimetière, qui comprend un meurtre d'enfant, la profanation de morts, un sacrifice sanglant et des blasphèmes. Voldemort n'est jamais désigné autrement que par «Vous-savez-qui», caricature du nom du dieu biblique, "
réunit son esprit à un corps humain, se donnant ainsi lui-même une nouvelle vie. Les formules utilisées pour le rituel sont des formules blasphématoires et anti-trinitaires qui prétendent créer la vie, reproduire, copier, imiter l'acte divin de création d'une manière diabolique."
Les parents sont donc mis en garde contre ce monde païen, anti-chrétien, de sorcellerie, de magie et d'ésotérisme présenté à l'admiration du lecteur comme le monde normal. »
Hum, l'affaire devient de plus en plus grave pour Joanne !
Rappelons que dans la Bible (l'ancien testament), il est dit expressément que la sorcière doit être tuée. Ce qui n'empêche pas un roi hébreu de cette époque d'en consulter une...
Je passe sur le paragraphe qui précédait, consacré à l'avis du
psychiatre, puis je saute par-dessus celui du
sociologue pour arriver à sa conclusion, qui rectifie l'opinion des théologiens et religieux. Je la cite en entier (mais lisez toute la page !) :
« Comme on vient de le voir, les romans de Rowling ne laissent pas indifférent. Reste que l'on n'a pas véritablement expliqué la passion que leur vouent des millions de lecteurs dans le monde. Il semble que se soit produit une heureuse conjonction de l'ensemble des facteurs qui viennent d'être recensés ou analysés. »
« Il faut noter cependant qu'
une relecture adulte attentive des Potter fait davantage prendre conscience de leur
profondeur, et surtout d'une solide compréhension des problèmes de notre époque, habilement transposés dans le monde des sorciers. C'est le traducteur de Rowling, Jean-François Ménard, lui-même romancier pour la jeunesse et spécialiste en sorcellerie, qui en fournit la meilleure perspective : "
Ce sont des livres qui au-delà de leur caractère divertissant révèlent une profonde angoisse. Harry est perpétuellement en proie à la peur : école, environnement instable, beaux-parents hostiles, incertitudes des origines... Il est une métaphore, magistrale et universelle, de la situation des enfants d'aujourd'hui. Ajoutez à cela une grande finesse psychologique, une grande variété d'émotions, allant de la joie à la panique, et vous obtenez quelque-chose de très intense." Les psychologues qui se servent des Potter pour aider leurs jeunes patients à résoudre leurs problèmes du moment ont compris cette situation.
Sans se compliquer la vie à de telles analyses, beaucoup de parents se contentent de louer la sorcière qui a réconcilié les enfants et les adolescents avec la lecture, tandis que des critiques anglo-saxons les rassurent littérairement en rattachant Rowling à la tradition littéraire et en dissertant sur le thème d'une résurgence de la grande tradition littéraire des contes fantastiques classiques reprenant une fois encore l'antique combat entre le Bien et le Mal, mais avec une mentalité dans le vent. Il est en tous cas acquis, encore que le phénomène soit dans son ensemble inexpliqué, que l'habile mélange d'ancien et de moderne, de surnaturel et de naturel, de magique et de réel, de rêve et de concret, le tout respirant l'air du temps, soit pour beaucoup dans cette fascination.
Plus, évidemment, un zeste de magie. »
Ouf, j'ai eu peur ! Il reste bien la magie, celle qui nous enchante à la lecture, avec ce trait final d'humour à la Rowling.
En ce qui concerne Joanne elle-même, elle se dit « croyante », sans beaucoup de précision, et raconte qu'enfant elle faisait le ménage de l'église voisine avec sa sœur, pour quelques piécettes.
Mais dans ses livres, de façon manifeste, elle n'a pas souhaité limiter son œuvre en la liant fortement à une religion déterminée, catholique, protestante ou anglicane, ou autre. Si elle fait d'assez nombreuses allusions celtiques, cela ne va pas plus loin que les dates des fêtes, comme pour les grandes fêtes du christianisme en général.
Dates de fêtes qui sont aussi des moments célébrés à peu près dans le monde entier, chrétien ou non ! Surtout par les commerçants...
Moyennant quoi, Joanne est lue partout et par tous.
Les seules manifestations proprement religieuses que j'ai repérées sont les cérémonies d'enterrements et celle du mariage de Fleur et Bill, c'est d'ailleurs le même petit sorcier qui officie, sans que Joanne donne véritablement de précisions sur les rites.
Cela laisse une liberté complète pour imaginer la religion des sorciers.